Place aux arts - Marché d'art en plein air
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François Groslière, en peinture, voue son énergie à l’éloge d’un idéal féminin : madone aux formes généreuses, solide et rayonnante figure à la beauté altière. Sur papier ou, depuis 1995, plus volontiers sur toile, à l’acrylique et au pastel gras, il déploie, aux fins de cette célébration, tout le registre d’une aisance technique d’abord acquise au sein d’écoles reconnues puis quotidiennement mise en oeuvre dans sa profession de publicitaire.
(...) si elles n’ont pas de regard c’est pour que l’on ne succombe pas totalement à leur tentation...
François Groslière, en peinture, voue son énergie à l’éloge d’un idéal féminin : madone aux formes généreuses, solide et rayonnante figure à la beauté altière. Sur papier ou, depuis 1995, plus volontiers sur toile, à l’acrylique et au pastel gras, il déploie, aux fins de cette célébration, tout le registre d’une aisance technique d’abord acquise au sein d’écoles reconnues puis quotidiennement mise en oeuvre dans sa profession de publicitaire. Ainsi, après une formation engagée au cours des Beaux-Arts de Clermont-Ferrand, le plasticien entame – et achève- un cursus en dessin à l’école Brassart de Tours (1981-1983) : une entreprise parisienne lui confie les fonctions de rough man, celui ci devant réaliser
Car, avec une remarquable économie de moyens et d’un trait sûr, il cerne modèles et objets . Puis, prolongeant ce trait graphique, Groslière dispose de vives couleurs qui, paraissant autant d’aplats révèlent pourtant à l’examen une science parfaite du modèle et des ombrés. Au final, si elle sous-tend une solide formation académique, l’oeuvre respecte les exigences d’immédiate lisibilité propre à l’image publicitaire et, par son impact visuel, incite le spectateur à une appréciation instantanée voire une réaction dans l’instant que l’auteur se plaît, du reste, à recueillir sur les lieux où il présente ses oeuvres, expositions ou marchés de l’art. Ainsi, depuis 1995 – date de sa première exposition -, les beautés pléthoriques qu’il dépeint deviennent-elles support d’échanges oraux avec un public- pour bonne part féminin- quotidiennement confronté aux idéaux médiatisés de longilignes androgynes.
C’est que le publicitaire transpose dans sa peinture un goût pour l’opulence féminine que partageaient de nombreux artistes, contemporains notamment, tels Auguste Renoir, Gaston Lachaise ou Fernand Botero. Avec ces deux derniers, tout particulièrement, il cherche à pousser à l’hypertrophie des volumes – ceux des cuisses et mollets surtout- jusqu’à une improbabilité anatomique qui aboutit à un remarquable équilibre plastique. Ainsi, d’une part, l’opulence n’est-elle jamais lourdeur puisque les imposants volumes carnés ne viennent, en contrepoint, que souligner la finesse des pointes de pieds sur lesquelles se meuvent ses modèles : tandis que leurs extravagantes chevelures, ne reposant que sur des cous à priori trop fins, n’en suggèrent que mieux l’admirable délicatesse. Parfois, Groslière,
Au delà d’une tangible subtilité formelle, ses oeuvres interpellent par une finesse psychologique, plus remarquable encore dans la description des sujets féminins. Car, d’autre part, en ces réalisations, la langueur des poses ne se résout jamais en abandon lascif : ces femmes, souvent inscrites dans de solides compositions triangulaires, deviennent ainsi figures assurées d’une belle prestance consentant à poser. Ou lorsqu’elles semblent surprises dans leur intime quotidienneté, ne nous retournent-elles le plus souvent que l’énigmatique expression d’un visage sans regard. Ainsi est créée la distance psychologique propice à rêverie ou à contemplation émerveillée.
A l’instar de Michèle Caranove, plasticienne également issue du monde de la publicité, Groslière ne renonce pas à faire de la communication visuelle par un biais pictural. Seulement, cette pratique artistique, menée pour le plaisir et souhaitée sans contraintes, refuse de recourir à des formes et des couleurs codifiées pour mieux servir un discours dont elles ne seraient que le support. Au contraire, offertes au regard et à l’imagination, les femmes généreuses qu’il nous dépeint affichent l’ambition – énorme - d’être spontanément esthétiques.